"…L’Art est né du besoin de remédier à notre mortalité en interrogeant l’énigme qu’est la vie, autrement il n’est qu’un exercice de séduction très passager et très superficiel.
L’œuvre de Henri Baviera s’inscrit, tout au long de son trajet, contre cette superficialité cependant qu’elle interroge avec obstination la fameuse énigme dont la nature offre le spectacle et promet la solution à condition de s’adonner à un patient déchiffrement. Une impression rétinienne peut-elle à la fois contenir la réponse et la garder secrète ? Est-il possible que, saisi par la vision, on perçoive comme prochaine la révélation du secret alors même qu’il n’en finit pas de se dérober ? Tableau après tableau, on sent en effet grandir la promesse de cette révélation, mais si elle ne surgit pas, il ne s’en suit aucune déception car il suffit que l’énergie de sa recherche nous soit offerte en partage. Aucun échec et le désir insatiable de poursuivre : chaque œuvre appelle la suivante et, de l’une à l’autre, s’amplifie le mouvement de ce qui s’impose comme la principale valeur humaine : l’élan de l’interminable… “
Bernard Noël (Extraits de la préface “Du visuel au mental“ dans la Monographie « Henri Baviera ». Editions de l’Ormaie, 2012